Tel un malade atteint du choléra, le président de l'UDPS, Etienne Tshisekedi
wa Mulumba, est pris en otage, non par une coterie tribale, mais un certain
entourage qui ambitionne de briguer la primature à l'issue des élections
législatives de 2011, il y a péril en la demeure.
Dans la logique de
notre analyse intitulée - «Kabila ou Tshisekedi l'instant de vérité», AfricaNews
poursuit sur la même lancée comme promis. Les fins limiers du tabloïd
surveillent les moindres faits et gestes des états-majors politiques;
décortiquent le comportement des uns et des autres en vue d'offrir une lecture
qui soit proche de la vérité, pour éviter toute surprise au lendemain de la
tenue de l'élection présidentielle couplée, des législatives du 28 novembre
2011. Auréolé par la dynamique de la campagne couronnée par le meeting de
l'Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- qui a réuni plus de
80.000 personnes au Stade des Martyrs, certains bonzes du parti pensent venu le
temps du couronnement du combat de 30 ans et de goûter aux délices du pouvoir.
Le rouleau compresseur est mis en place avec pour objectif de broyer tout celui
qui se hasarderait à suggérer une alliance dans le sens de concocter un ticket
président-Premier ministre pour la gestion du pays lors de la législature
2011-2016.
Des sources alertent. Même les milieux proches du lider
maximo sont inquiets du comportement d'un certain entourage d'Etienne Tshisekedi
wa Mulumba. Chez Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise -UNC-,
l'on ne s'explique pas cette obsession qu'ont certains dans l'entourage du
président de l'UDPS à rejeter le ticket Président-Premier ministre en vue de la
gouvernance de 2011-2016, pour une élection prévue à un seul tour. «C'est comme
si certains au sein de l'UDPS seraient payés par le pouvoir en place pour mettre
le président de l'UDPS en quarantaine. Car on ne voit pas comment Etienne
Tshisekedi peut gagner l'élection présidentielle en faisant cavalier seul»,
analyse un jeune turc qui a fourbi ses armes dans le rang de l'opposition,
fatigué d'attendre son heure. Le nom de Valentin Mubake, ex- président du
Conseil national de l'UDPS, est très cité comme l'épicentre de cette stratégie-
agitation concourant à isoler le président national du parti, candidat supposé à
l'élection présidentielle de novembre 2011. Se voyant déjà Premier ministre,
Muhake s'activerait depuis un certain temps, concoctant des plans pour isoler
Tshisekedi .par des accusations contre d'aucuns qui seraient tentés de proposer
un rapprochement. S'ils ne sont pas présentés comme des taupes qui viennent
infiltrer l'opposition pour la torpiller, ils sont carrément traités de leaders
sans lignée idéologique devant encore prouver- leur attachement à l'opposition.
Kengo, Kamrhe, Lumbala... et tant d'autres sont dans le viseur. Mais celui qui
l'inquiète le plus c'est Vital Kamerhe, candidat comme Tshisekedi lui-même à
l'élection présidentielle. Transfuge du PPRD, Kamerhe est en rupture des bans
avec ses anciens partenaires politiques du clan kabiliste depuis près de deux
ans. Il a décidé de convoler en justes noces avec les forces de l'opposition
pour accéder au pouvoir. Ambition légitime. Se présentant comme artisan de la
victoire de Joseph Kabila lors de la présidentielle de 2006, Vital Kamerhe se
voyait déjà Premier ministre. Faute d'une majorité absolue, donc confortable,
Kabila est obligé de composer avec d'autres Forces. Le Parti lumumbiste unifié
-PALU- se pointe pour prêter main forte à- Kabila. Ce sont des retrouvailles des
nationalistes. A la faveur de l'accord conclu à cet effet, le poste de Premier
ministre est attribué au PALU pour toute la durée de la législature et le parti
de Gizenga s'engage à faire élire Kabila à la présidence. Le deal a pour
avantage de cimenter le pont Est-Ouest. Le secrétaire général du parti
locomotive de la Majorité est obligé de se contenter du poste de Président de
l'Assemblée nationale. Pas le moindre.
La peur
injustifiée
Kamerhe sait bien habiter sa Fonction. Il a de l'aura. Mais,
la défénestration ne se fait pas attendre. Il ferait ombrage? Certains le
pensent. S'est-il révélé incontrôlable, donc un électron libre?
D'aucuns
le décèlent dans son comportement. Passait-il son temps à comploter contre
Kabila ou à le dénigrer? Ça reste à vérifier. Dans un climat de suspicion,
l'ex-speaker de l'Assemblée nationale préfère se retirer, non sans avoir subi
des pressions de tous ordres. Il crée son propre parti-. Il se bat, malgré le
reniement des uns et des autres pour faire entendre sa voix. Des analystes
pensent qu'il devrait peser très lourd sur la balance à l'issue des échéances
électorales de novembre 2011. C'est ce qui fonde toute la stratégie de Mubake
qui craindrait que l'élu de Bukavu, devenu l'idole des masses à l'Est comme à
l'Ouest, lui vole la vedette et, par ricochet, la primature. Tout est fait pour
barrer la route à toute initiative qui irait dans le sens de rapprocher
Tshisekedi aux autres leaders de l'opposition, principalement. A l'UDPS,
nombreux ne cachent pas leur dépit vis-à-vis de Mubake, pointé comme le mauvais
collaborateur, dont les conseils ont toujours éloigné l'UDPS de la porte du
pouvoir. D'aucuns lui attribuent la paternité de la décision de Tshisekedi de
boycotter l'accès au poste de vice-président de la République du régime 1+4
après le processus des négociations qui ont eu lieu en Afrique du Sud en 2002
ayant abouti à un accord de partage du pouvoir. Comme celle du refus de l'UDPS
de participer à l'élection présidentielle et aux élections législatives et
provinciales de 2006.
Mubake, la taupe?
Difficile de confirmer
que le bas been président du Conseil national de l'UDPS travaille de connivence
avec le camp kabiliste. Mais le moins que l'on puisse dire est que la boulimie
du pouvoir qui habite ce haut cadre de la fille aînée de l'opposition, profite
beaucoup au camp du pouvoir. Dans notre première analyse, nous expliquions que
le salut de l'opposition réside dans sa capacité à se regrouper autour d'un
candidat unique ou commun pendant que la majorité devrait constituer une
véritable Union de gauche autour du PPRD mais en donnant une place prépondérant
au PALU, le seul, en tout cas l'unique parti politique qui justifie d'un ancrage
réel dans 'deux provinces de l'Ouest de la République et ayant des niches dans
certaines provinces de l'Est. Si l'objectif immédiat est de conserver le pouvoir
pour cette majorité encore hétéroclite avec en son sein des forces de droite, il
est nécessaire de travailler dans une perspective de long terme pour un
rassemblement de la gauche. D'aucuns verraient l'UDPS faire partie de cette
union, car faisant partie de l'internationale socialiste qui regroupe les partis
de gauche comme le PPRD. Surtout si la majorité parlementaire revient à
l'opposition, une majorité qui ne peut être obtenue sans le concours d'autres
partis de poigne de l'opposition, un gouvernement de cohabitation n'est, pas à
exclure. Et l'UDPS, bien positionnée pour conduire cette équipe gouvernementale,
compterait sur ces mêmes alliés. Un vrai embryon pour la constitution de l'Union
de la
Gauche.
Tino MABADA
http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=23813%3Akabila-ou-tshisekedi-linstant-de-verite-ii-le-president-de-ludps-en-quarantaine-mubake-pointe-du-doigt-&catid=3%3Aafricanews&lang=fr
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