L’UE donne des « ordres » au régime de Kinshasa
Dans une résolution adoptée par le parlement de l’Union européenne, les eurodéputés ont, entre autres, demandé la « 1ibération immédiate » des activistes des droits de l’homme accusés « d’actions terroristes » en RDC. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement ne s’est pas prié deux fois pour réagir vigoureusement. Il a qualifié cette demande d’« ingérence » européenne dans les affaires de la justice congolaise.
« Le gouvernement rejette cette ingérence inadmissible dans les affaires domestiques de la République démocratique du Congo par des partenaires extérieurs qui s’octroient des compétences qui ne leur sont reconnues par aucune disposition du droit international ou des lois congolaises », a réagi Lambert Mende. L’Union européenne qui semble suivre de près la situation socio-politique de la RDC a adopté cette résolution avec un panel de 19 recommandations adressées au gouvernement congolais.
Le Parlement européen dit suivre de près les revendications de la population congolaise, notamment autour de la loi électorale de janvier dernier, les pertes en vies humaines ainsi que toutes les conséquences néfastes qui en découlent dans l’affaire du charnier de Maluku. Mais surtout, les arrestations des activistes des droits de l’homme et les fermetures intempestives des médias sans causes. Dans cette résolution de plus de 6 pages, les députés européens demandent au pouvoir congolais de libérer les activistes Yves Makwambala et Fred Bahuma dont l’innocence est justifiée, selon eux, dans un rapport des députés congolais.
L’UE fait mal
Cette résolution de l’UE n’est pas tombée comme un cheveu dans la soupe. A la manœuvre ? Cécile Kienge, ancienne ministre italienne de l’Intégration d’origine congolaise, aujourd’hui députée européenne. C’est elle qui a proposé ce texte qui parle notamment des « persécutions » des membres de Filimbi. « Ce sont des gens qui étaient en train d’œuvrer pour la démocratie, pour la sensibilisation de la population, pour la participation en vue des prochaines élections », estime Cécile Kienge donnant les motivations de sa démarche. Dans un panel de 19 recommandations, peut-on lire, les eurodéputés demandent à ce que le gouvernement congolais effectue, avec des partenaires internationaux, une enquête exhaustive approfondie et transparente sur les évènements de janvier et de mars 2015 et à ce que toute action illégale et tout déni de droits ou de liberté soient identifiés. Avant de souligner que « tout fonctionnaire soupçonné d’être à l’origine de violations des droits ou des libertés garantis par les textes nationaux ou internationaux soit traduit en justice ». La pullule est dure à avaler du côté de Kinshasa.
Dans un communiqué publié le 24 juin 2015 le gouvernement a détaillé, les faits graves tout en déplorant la complaisance de certaines chancelleries basées à Kinshasa pour leur appui logistique direct à quelques-uns de ces activistes aujourd’hui réfugiés en Europe dans le but de les soustraire à la justice de leur pays.
Du côté des «ordres» de l’UE, les élections ne sont pas en reste. Le parlement européen «encourage la création de mouvement tel que Filimbi, qui permet aux forces pro-démocratiques de se faire entendre». Quant à l’affaire fosse commune de Maluku, les députés européens sollicitent l’intervention urgente des Nations unies pour une enquête indépendante enfin de faire éclater la vérité. Strasbourg a chargé son président de transmettre cette résolution au Conseil, à la commission de la Commission européenne et à la haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’Union africaine, aux gouvernements des pays de la région des Grands Lacs, au Président, au Premier ministre et au Parlement de la République démocratique du Congo au Secrétaire général des Nations unies, au Conseil des droits de l’homme de l’Onu ainsi qu’à l’Assemblée parlementaire.
Par CN
http://7sur7.cd/new/lue-donne-des-ordres-au-regime-de-kinshasa/
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